Le secteur du spectacle vivant a la particularité de mettre à la tête de ses structures publiques des artistes (metteurs en scène ou chorégraphes), ce qui n’est que très rarement le cas des centres d’art et des musées. Si de jeunes têtes ont émergé récemment – Jean Bellorini (36 ans) au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis en 2013, ou Bruno Bouché (40 ans) au Ballet du Rhin à Mulhouse –, force est de constater que rares sont les directeurs ou directrices de théâtres, CDN (Centres dramatiques nationaux) ou CCN (Centres chorégraphiques nationaux), âgés de moins de 40 ans. Si certains font d’une nomination l’aboutissement de leur carrière et de leur lieu un véritable fief (à l’image d’un Angelin Preljocaj dont le nom est associé au CCN d’Aix-en-Provence depuis 1996), d’autres manifestent la volonté de préserver leur liberté, loin d’institutions qu’ils jugent figées. Comme la chorégraphe Emmanuelle Huynh, qui a quitté en 2012 le Centre national de danse contemporaine (CNDC) d’Angers après huit ans à sa tête, pour reprendre un travail de création avec la compagnie Mùa et s’engager dans des collaborations diverses. Ou le metteur en scène très en vue Julien Gosselin, 30 ans, qui ouvrira en 2019 à Calais le « Hangar Crespin », bâtiment désaffecté conçu comme une fabrique de théâtre.
Thibaud Croisy, jeune metteur en scène de 31 ans qui a tenté un temps de…