Un pont de Paris est un pont de Paris, sauf lorsque Gérard Ifert le photographie. Au rythme de prises de vues défocalisées, le pont perd peu à peu ses jambages, il s’engouffre dans la nuit et devient, in fine, une ligne en pointillé qui clignote dans l’obscurité. Il suffit de quinze images pour passer d’une vue réelle à une image tremblante aux qualités luminescentes. Un tourne-disque est un tourne-disque, sauf lorsque Wojciech Zamecznik s’en empare. En recourant à la solarisation, au mouvement sous l’obturateur, le cercle du tourne-disque se démultiplie et prend des allures de ronde cinétique. Un morceau de carton est un morceau de carton, sauf lorsque William Klein découpe des carrés et des triangles dedans et le déplace, sous la lumière, au-dessus d’un papier photosensible. Les…
La photo abstraite des années 1950 révélée au Centre Pompidou
L’établissement parisien revient sur un pan méconnu
de l’histoire de la photographie, à travers les œuvres
de trois grandes figures de l’époque : Gérard Ifert,
Wojciech Zamecznik et William Klein.