La nouvelle exposition de l'Espace culturel Louis Vuitton à Paris, « Journeys, Déambulations dans la Turquie contemporaine », porte bien son nom. Elle slalome à travers la scène artistique de l'ex-Empire ottoman, révèle au public parisien quelques créateurs majeurs, mais évite toute oeuvre trop frontalement politique. Le terme de déambulation, qui exclut la notion plus grave d'exil, voire d'exode, glisse plutôt vers une certaine rêverie vagabonde, confortée d'emblée par un polyptique à l'encaustique de Murat Akagündüz. Or, le rêve en Turquie est autrement plus aigre que cette nostalgie sépia, comme le suggèrent les films de Kutlug Ataman, grand absent de cette exposition. À cette entrée en matière mièvre, on préférera la poésie de Hale Tenger, artiste fondamentale de la scène turque, qui transcende…