À la fin des années 1990, la région de la Baie de San Francisco, en particulier Oakland (souvent appelé le Harlem de la côte ouest), a assisté à l’émergence du mouvement Hyphy associé à la culture hip-hop. Il est apparu comme une réponse au crunk du Sud américain avec une touche typiquement californienne : le côté déjanté de la danse, l’argot fantaisiste, l’esthétique cartoonesque des pochettes d’album, la consommation d’ecstasy et les rodéos de « ghostriding » en s’agrippant sur les portes ouvertes d’une voiture sans conducteur. « Get stupid » était la devise poussant à l’exagération performative, assumant l’éventuel ridicule. Cela peut rappeler la manière dont Jean-Yves Jouannais a défini l’idiotie en art : une philosophie anti-idéaliste où l’artiste feint l’absence d’intelligence et sacrifie l’amour-propre pour combattre un art qui fait croire à la profondeur là où il n’y a que du sérieux, devenu l’essence même de…
Portrait de jeune artiste : Robin Jiro Margerin
L’histoire de l’art serait-elle le récit des gagnants ou une forme de contre-culture ? Partagé entre sa vie parisienne et ses origines liées aux cultures urbaines de la Baie de San Francisco, Robin Jiro Margerin, qui a participé au Salon de Montrouge en 2014, fait côtoyer l’abstraction de ses sculptures et l’insolence de la Côté Ouest, l’art povera issue d’Internet et le romantisme, pour affirmer le caractère pluriel de toute identité. Avec l’artiste Ana Vega, il organise une exposition sonore collective à Arondit (Paris).