Le Quotidien de l'Art

Bataille japonaise pour les Foujita d’Alain Lesieutre

Bataille japonaise pour les Foujita d’Alain Lesieutre
Miklos et Foujita sont les artistes qui ont remporté le plus de succès lors de la vente de la collection Ginette et Alain Lesieutre chez Sotheby’s avec Piasa le 29 juin à Paris.

Les Japonais se sont rués jeudi après-midi, 29 juin, sur les œuvres de leur compatriote Tsuguharu Foujita (1886-1968) chez Sotheby’s à Paris. Les huit œuvres sur papier de la vente ont toutes trouvé preneur au-dessus de l’estimation haute. Elles datent de 1917 à 1924, avant le retour provisoire de l’artiste au Japon et la rencontre avec sa muse Youri, et témoignent des influences mêlées de l’Extrême-Orient et de l’art occidental. Un même enchérisseur affrontant deux Japonais assis dans la salle a raflé sept de ces œuvres, au téléphone avec le président de Sotheby’s France, Mario Tavella. Ce dernier nous précise que l’adjudicataire vient « d’Asie de l’Est », ce qui laisse fortement supposer le Japon. La plus chère de ces feuilles est une Vierge à l’Enfant à la gouache et feuille d’or. Estimée de 35 000 à 45 000 euros, elle a été achetée pour 180 000 euros au marteau, soit 223 500 euros commission comprise. C’était aussi la dernière de l’artiste dans la vente. Les œuvres sur papier de Foujita ont totalisé 705 000 euros. Les dix sculptures de Rembrandt Bugatti ont aussi remporté un franc succès. Sans envolées toutefois : les grands fauves ou certaines espèces rares tel le fourmilier vendu à Drouot en 2016 pour 1,5 million d’euros sont restées les plus chers dans la vente Lesieutre de jeudi, bien plus que les représentations humaines. Un même collectionneur a acheté au téléphone plusieurs des pièces les plus importantes, dont deux bisons d’Amérique pour 340 000 euros au marteau, soit 415 500 euros (est. 150 000 à 200 000 euros). Par ailleurs, la paire de deux « bêtes repoussées » de Gustave Miklos, estimée de 250 000 à 350 000 euros euros, a doublé l’estimation haute pour finir à 700 000 euros au marteau, soit 847 500 euros avec les frais. L’acquéreur était au téléphone avec le vice-président associé de Piasa, Frédéric Chambre. « Je suis venu assister à la vente ne serait-ce que pour voir certaines pièces achetées dans les années 1970 par Lesieutre, que l’on n’avait pas vues depuis et que l’on n’est pas prêt de revoir de sitôt », confie un marchand dans la salle. En tout 5,5 millions d’euros ont été engrangés pour 223 lots, dépassant l’estimation (2,8 à 4 millions d’euros hors frais), qui doit être revue à la baisse car huit lots avaient été retirés « à la demande du vendeur ».

Article issu de l'édition N°1322