Roxana Azimi_Vous aviez organisé en 2013 l’exposition « Decorum » autour du textile. Cette fois vous vous attaquez au bijou. Est-ce une continuité ?
Anne Dressen_« Medusa » s’inscrit en effet dans la continuité directe de « Decorum » qui traitait des liens entre l’art, le tapis et la tapisserie, et de la manière dont les artistes s’en sont emparés. De la même manière, « Medusa » mélange des mondes et des contextes qui s’ignorent en général et plus ou moins volontairement : l’exposition associe des pièces anciennes, anonymes et parfois extra-occidentales avec des productions signées, modernes ou contemporaines. Ayant bénéficié de la complicité de Benjamin Lignel et Michèle Heuzé, conseillers scientifiques, l’exposition fait ainsi dialoguer de manière inédite et parfois provocante la haute joaillerie, avec des bijoux d’artistes, mais aussi le bijou fantaisie avec le bijou contemporain, ou encore des bijoux communs, du quotidien que tout le monde reconnaîtra – un bijou de bonbon, un collier de nouilles et même une cravate. Il y a plusieurs pièces exceptionnelles aussi, comme une parure du Châtelperronien ou une fibule néolithique. Plusieurs installations d’art contemporain qui touchent au décoratif au sens large rythment aussi le parcours. Car il s’agit avant tout d’interroger comme jamais les cloisonnements de l’art et du bijou, d’aller à l’encontre des définitions restrictives, pour finalement montrer que les artistes et les créateurs contribuent à révolutionner notre appréhension du bijou, mais aussi du design, de la mode, et…