« Il postule à être président, pas ministre de la Culture ». Voilà ce que répond David-Hervé Boutin, l’un des conseillers culture de François Fillon, lorsqu’on l’interroge sur le manque de prises de parole du candidat Les Républicains sur ce sujet. Avouons-le, il n’est pas le seul. Sur onze candidats à la fonction suprême, seule la moitié propose des réformes dans le champ culturel dans son intégralité. Plus d’un quart (Nathalie Arthaud, François Asselineau et Jean Lasalle) n’ont pas de mesures spécifiques en la matière, tandis que Jacques Cheminade ne met l’accent que sur la musique dans le système éducatif, et Philippe Poutou se concentre sur la presse et les médias.
Le peu d’intérêt porté à ce domaine par les différents candidats a eu un effet : aucun artiste n’a pris fait et cause publiquement pour l’un d’eux. Au silence des politiques répond celui, aussi assourdissant, des professionnels de l’art. Pas de comité de soutien, pas d’appel au vote. Pas de branle-bas de combat, si ce n’est l’appel lancé le 3 avril dans Libération par une centaine d’artistes, comédiens et chanteurs pour faire barrage au Front national. Ou celui du comédien Philippe Torreton exhortant Benoît Hamon, candidat PS, et Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, à faire cause commune.
Chaque candidat affiche sa définition de la culture. « La culture est un enjeu pour notre société fragmentée par le communautarisme. Loin d’exclure, elle crée un lien en mettant en avant notre identité », indique Pierre Deniau, représentant culture de la candidate Front national. Frédérique Dumas,…