Tout est parti de recherches de Bernard Ruiz-Picasso dans les archives familiales. En relisant quelque 600 lettres, il a retracé le parcours de sa grand-mère paternelle, Olga Khokhlova (1891-1955), qui rencontra Picasso en 1917. L’épisode est loin d’être anecdotique : jusqu’à présent, seul le point de vue de l’artiste avait permis aux historiens de se faire une idée sur cette première épouse et sur la période de leur amour. Alors que le témoignage de Pablo Picasso ne mentionnait qu’une mère comblée, qui lui donna son premier enfant, Paul, la correspondance lève le voile sur une tout autre appréhension de la vie bourgeoise du couple dans la France des Années folles. D’origine russe, la jeune femme se révèle très préoccupée par le destin tragique de ses parents aristocrates pris dans le tumulte de la Révolution…
Picasso et Olga sur le divan au musée national Picasso-Paris
Le musée national Picasso-Paris se penche une nouvelle fois sur la production des années 1920 et 1930 de l’artiste espagnol, période qui correspond à sa relation avec Olga Khokhlova. Si de prime abord le sujet semble éculé, le parcours s’attache moins à rouvrir un pan de l’histoire de l’art qu’à entreprendre une nouvelle approche de la carrière de l’artiste, celle d’une lecture émotionnelle par le prisme de sa vie personnelle. Récit d’un parcours entre histoire de l’art et psychanalyse.