Avant le règne actuel du préfixe post (Internet, féminisme, colonial), associé bizarrement non pas au dépassement d’un enjeu mais à son renouvellement, il y a eu toute une génération d’artistes pris d’une « archive fever ». C’était le titre d’une célèbre exposition du curateur Okwui Enwezor sur les usages de l’image d’archive dans l’art (ICP à New York en 2008) où il était moins question de sauvegarder une mémoire figée que de réfléchir « entre » les images (à la suite de l’historien de l’art Aby Warburg), de proposer des taxinomies temporaires et d’activer d’autres perspectives historiques. L’interprétation française de cette mouvance sera publiée à l’automne prochain : l’ouvrage Artistes iconographes coordonné par Garance Chabert et Aurélien Mole porte sur l’appropriation des images par toute une génération d’artistes (Aurélien Froment, Haris Epaminonda, Pierre Leguillon ou Mark Geffriaud) et sera mis en perspective avec la culture post-Internet. Mais le mot-clé semble être « appropriation », tant ce procédé a…
Jeune artiste : Nicolas Garait-Leavenworth
Nicolas Garait-Leavenworth, qui a participé au 57e Salon de Montrouge en 2012, pourrait être associé à la génération des « artistes iconographes » mais son travail a pour spécificité d’associer des images appropriées et sa propre enquête visuelle et littéraire sur leurs ricochets idéologiques : la colonisation et les expositions universelles, Jean Seberg et les Black Panthers ou le transport maritime et les contrefaçons culturelles. Il est le curateur littéraire de l’exposition sur la scène artistique de Los Angeles au MAC de Lyon et expose à Pékin dans le cadre des Rendez-Vous de la Jeune Création.