Une école d’art n’est pas juste un lieu de production ou de diffusion, mais un laboratoire pour penser, chahuter les idées, en fermenter de nouvelles, voire convoquer les utopies. C’est ce que rappellent en filigrane, et très opportunément, les deux expositions, contemporaine et patrimoniale, organisées à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
Prenons la première, « D’Antigone à Marianne », orchestrée à l’étage par le très érudit Emmanuel Schwartz à partir des collections de l’établissement. Y sont présentés des artistes qui ont transité par l’école de 1789 à 1939, soit sur une longue période qui a connu trois républiques. S’y lisent basculements politiques, changements stylistiques et idéologiques. « Avant le début du XXe siècle, l’idéologie des Français avait pour inspirateurs les Grecs et les Romains, dans une moindre mesure les Francs et les Celtes, écrit le commissaire dans le passionnant catalogue de l’exposition. Limités à des considérations…