Trois images publiées sur Instagram en février, et puis rien. Tout juste quelques confidences livrées à la presse britannique fin mars. « Wait and see », martelait Damien Hirst aux curieux. C’est que l’artiste britannique a toujours su soigner sa communication et chauffer son public. Cette fois-ci, il a plus que jamais joué la carte du suspense : l’exposition a été lancée comme une superproduction hollywoodienne. Du blockbuster, l’accrochage orchestré par la curatrice Elena Geuna sur 4 500 m2 au Palazzo Grassi et à la Pointe de la Douane, a l’échelle pharaonique. Un colosse étêté de 18 mètres occupe même l’atrium du Palazzo Grassi. L’exposition fleuve a aussi un coût digne de la Guerre des étoiles, de l’ordre de plusieurs millions d’euros. Selon le New York Times, les œuvres exposées ont d’ailleurs déjà été proposées à des collectionneurs à des prix échelonnés entre 500 000 à 5 millions de dollars.
Ce qui importe ici, ce n’est toutefois pas les coulisses et les gros sous, mais la mécanique du monde de l’art que Hirst s’applique à démonter, mieux, à disséquer d’œuvre en œuvre jusqu’à l’os. À Venise, l’ex-Young British Artist en appelle à notre crédulité, nous enjoignant de croire à la pêche miraculeuse de trésors engloutis. Ces derniers auraient été réunis dans l’Antiquité…