La photographie a fait le tour du monde : le bras levé, Mevlüt Mert Altintas, un policier âgé de 22 ans, est saisi en train de crier après avoir tiré le 19 décembre 2016 sur l’ambassadeur de Russie à Ankara, Andreï Karlov. L’auteur du cliché, Burhan Özbilici, photojournaliste turc pour l’agence Associated Press (AP), a remporté le premier prix de la plus prestigieuse récompense de photojournalisme, le World Press Photo, ont annoncé lundi 13 février
les organisateurs.
« C’était une décision très, très difficile, mais à la fin, nous avions le sentiment que l’image de l’année était une image explosive qui témoignait vraiment de la haine de notre époque », a commenté Mary F. Calvert, membre du jury. L’intéressé a pour sa part déclaré : « en tant que journaliste, je ne pouvais pas partir pour sauver ma peau ». Une voix, celle de Stuart Franklin, ancien président de l’agence de photojournalisme Magnum, s’est élevée contre ce choix. Il a expliqué dans une tribune publiée par le quotidien britannique The Guardian qu’« il s’agit de l’image d’un meurtre, montrant l’assaillant et sa victime, tous les deux dans la même image, c’est moralement aussi problématique que de publier une image de décapitation ».