« Dis-moi comment tu fais la fête et je te dirai qui tu es. Ou encore : chaque génération, chaque couche sociale a la fête qu’elle mérite », écrivait Oskar Schlemmer en février 1929 dans son journal à propos des fêtes qu’il mettait en scène au Bauhaus. À regarder le ballet des sculptures humanoïdes dans l’exposition de Caroline Mesquita, il se dégage l’impression d’un rituel collectif habité par la catastrophe. Si Schlemmer veut encore y croire quelques mois avant le plus spectaculaire krach boursier de l’histoire, la génération de Caroline Mesquita (née en 1989, l’année d’une autre chute célèbre) n’a connu que le temps de l’après, la fête comme défouloir d’une pulsion vitale sur fond de crise permanente. Mais le parallèle entre les deux artistes est contrarié par des questions et des intentions fondamentalement différentes. Le premier refusait…
Caroline Mesquita construit son monde à la Fondation d’entreprise Ricard
Danser sur les décombres : c’est ce que semblent affirmer les sculptures-personnages de Caroline Mesquita, réchappées de la catastrophe. L’exposition de la Fondation d’entreprise Ricard, où elles ont atterri, est un territoire qui a aboli les « binarismes » conventionnels manipulateur/manipulé, objet/sujet, masculin/féminin, tout en investissant leur caractère figuratif d’une énergie animiste, burlesque et sexuelle.