« Une autre fin du monde est possible » : cette phrase inscrite sur les murs de la fac de Nanterre à l’occasion du mouvement Nuit Debout au printemps 2016, et reprise par le philosophe Patrice Maniglier, semble être devenue symptomatique de l’époque. Que s’est-il passé pour que l’optimisme de l’ancien slogan altermondialiste de la fin des années 1990 se soit transformé en désespoir éclairé ? Nous avons peut-être survécu aux différentes fins du monde au tournant du millénaire, mais la sonnette d’alarme écologique et sociale est restée (amplifiée par la réflexion sur l’anthropocène). Sans verser dans la religiosité apocalyptique, de nombreux artistes donnent forme à cette vision des ruines d’un monde en train de disparaître. Cette planète désertée permet aussi d’explorer la possibilité d’une nature indifférente à nous : une façon d’appréhender le monde sans le conformer à notre relation à lui. « Peut-on penser un monde sans…
Jeune artiste : Anne-Charlotte Finel, L’Heure Bleue
Dans ses vidéos, Anne-Charlotte Finel construit un monde sans nous mais dont la trace de nos constructions et transformations est partout. Plutôt que la haute définition sans zones d’ombre, ses paysages sont filmés entre chien et loup, confrontant le liquide, le végétal, le béton et les fantômes. Sa collaboration avec l’univers sonore de Polar Inertia, une formation mystérieuse de la techno underground, possède le romantisme brut des terrains vagues et des centrales nucléaires. Elle présente son travail à la Galerie Édouard Manet à Gennevilliers, avant son exposition personnelle à la galerie Jousse Entreprise en 2018 à Paris. Elle a exposé lors du 61e Salon de Montrouge en 2016.