Vieille de quinze siècles, la dynastie mérovingienne n’intéresse les historiens que depuis 1840 et l’ouvrage que lui dédia Augustin Thierry. « L’art mérovingien était considéré comme un art frustre, de tradition, coincé entre l’Antiquité et le Moyen Âge carolingien. Nous ne voulions pas refaire ce qui avait déjà été proposé sur les Francs dans leur rapport avec Rome, ou une exposition qui ne soit qu’un ensemble de résultats de fouilles. L’objectif était plutôt de sortir du contexte archéologique pour mettre en valeur l’art et la culture mérovingienne », explique Charlotte Denoël, co-commissaire de l’exposition « Les Temps mérovingiens » au musée de Cluny à Paris. Cataloguée musée des beaux-arts, l’institution parisienne devait tenir un propos plus esthétique qu’archéologique, comme le prévoyait au départ la Bibliothèque nationale de France (BnF), à l’origine du projet. Pour s’extraire d’une présentation purement…
Quand migration rimait avec assimilation : leçons mérovingiennes au musée de Cluny
Le message politique de l’exposition hivernale du musée de Cluny - musée national du Moyen Âge à Paris est à peine voilé. En s’intéressant à la période de transition que fut la dynastie mérovingienne, entre Antiquité et Moyen Âge, l’institution dépoussière un pan de notre roman national tout en donnant une épaisseur historique à nos questionnements actuels sur l’identité, le territoire et les migrations. À méditer de toute urgence.