Directrice du musée de Flandre à Cassel, Sandrine Vézilier est audacieuse. Pour exposer la naissance de la peinture animalière au cours du XVIIe siècle flamand, la conservatrice a opté pour un accrochage où chaque section est dédiée à un artiste, de Roelandt Savery (1576-1639) à Pieter Boel (1622-1674), en passant par Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625) et Frans Snyders (1579-1657). Le pari était hardi. Il est réussi. Organisée chronologiquement, cette galerie d’artistes permet d’appréhender la lente conquête du réalisme dans la représentation animalière. « Au XVIIe siècle, la faune est encore représentée avec beaucoup d’incohérences. Toutefois, ce n’est pas voulu. Alors qu’au Moyen Âge l’animal était souvent fantastique, il s’agit désormais de le représenter le plus fidèlement possible… mais avec les connaissances de l’époque ! », explique la commissaire. Les animaux que dépeint Roelandt Savery trahissent encore l’esprit poétique du siècle précédent.…
Le musée de Flandre à Cassel monte sur ses grands chevaux
Peindre l’animal ne va pas de soi. Entravée par la hiérarchie des genres picturaux, la peinture animalière peina à acquérir son autonomie. C’est l’histoire passionnante de ce processus, à la croisée des sciences naturelles et de l’histoire de l’art, que retrace le musée de Flandre, à Cassel. Prêts exceptionnels et trouvailles dans les collections françaises appuient un discours quasi anthropologique sur le rapport de l’homme à son environnement.