« Welcome ». C’est par ce chaleureux mot de bienvenue inscrit sur un banal paillasson qu’est accueilli le visiteur du CAC de Brétigny. Un peu comme à la maison, on s’essuiera les pieds sans plus y réfléchir, en oubliant l’importance des questions liminaires. Quoi de plus normal, à vrai dire, qu’un visage souriant, féminin qui plus est, pour accueillir le visiteur, tel que celui imprimé sur ce paillasson ? « Pour seulement 50 dollars » (prix de ce multiple), l’artiste transsexuelle de Los Angeles Zackary Drucker nous invite à nous « essuyer les pieds à vie sur [s]on visage », soit métaphoriquement reproduire les rapports de domination et de discrimination, à l’œuvre en l’occurrence envers certaines minorités (trans)sexuelles. Mais ce que souligne également cet élément de seuil, c’est le décalage entre le message…
Réouverture du CAC de Brétigny : le grand saut
Fermé fin 2014 ‒ et au grand dam des professionnels des centres d’art (lire Le Quotidien de l’Art des 26 novembre et 5 décembre 2014) ‒ après le départ de Pierre Bal-Blanc pour la Documenta, le Centre d’art contemporain (CAC) de Brétigny a rouvert ses portes le week-end des 19 et 20 novembre en présence et avec le soutien de tous les bailleurs publics, État, région, département, communauté d’agglomération, ainsi que la commune. Céline Poulin, sa nouvelle directrice, signe une exposition programmatique intitulée « JUMP » : un saut dans le présent pour tourner la page de relations compliquées avec les tutelles, sans pour autant s’affranchir de l’important héritage artistique du lieu.