Deux dispersions consacrées à deux dynasties qui ont cumulé les charges et les honneurs au XIXe siècle, riches en portraits de famille, ont eu lieu ces derniers jours. Organisée par le commissaire-priseur Olivier Lasseron à Drouot lundi 8 novembre, celle du contenu du château de Villepreux (Yvelines) a totalisé 3,8 millions d’euros. Restée pendant deux siècles dans la famille, la collection provenait à l’origine des frères Bertin de Veaux, fondateurs du Journal des Débats au XIXe siècle et acteurs du monde politique sous Napoléon Ier et Louis-Philippe. Vedette de cet ensemble, le peintre Girodet avait portraituré la famille, dont Augustine Bertin de Veaux en 1809, toile vendue 447 300 euros avec les frais, juste en dessous de l’estimation basse (est. 400 000 à 600 000 euros). Par ailleurs, un record pour une sculpture en marbre de Pietro Tenerani (1789-1869) a été atteint à 322 300 euros. Le musée Fabre de Montpellier a préempté Mariuccia d’Henri Lehmann, portrait féminin peint à Rome en 1841, pour 100 100 euros frais inclus. Le domaine départemental de la Vallée-aux-Loups – Maison de Châteaubriand a préempté deux lots, dont un portrait au crayon noir et blanc de Louis-François Bertin de Veaux par Girodet (23 184 euros). Enfin, deux paysages par Pierre-Henri de Valenciennes sont partis respectivement à 422 500 euros et 348 100 euros. Dévolue au château de Barante à Dorat dans le Puy-de-Dôme, l’autre dispersion a eu lieu le 5 novembre à Clermont-Ferrand (société Vassy & Jalenques). Le musée Roger-Quilliot de cette ville, via une préemption, a pu acquérir le portrait de Prosper de Barante peint par Girodet en 1814 pour 68 000 euros sans les frais. Académicien, écrivain, député, ambassadeur à Saint-Pétersbourg, Prosper de Barante (1782-1866) fit partie des cercles de Napoléon Ier et de Talleyrand, et obtint les faveurs de Madame de Staël. Avant lui, son père, préfet du Léman, avait été nommé baron par Napoléon. Parmi les dessins, une étude de nu masculin exécutée au XVIe siècle par Fra Bartolomeo, de petit format, a décroché 86 000 euros sur une estimation de 50 000 à 60 000 euros, la vente ayant été très suivie sur Internet depuis l’étranger.