Sur le papier, tout va bien. Les artistes africains ont fait du chemin. En 2003, le prestigieux prix de photo Hasselblad est décerné au photographe malien Malik Sidibé qui, douze ans plus tard, reçoit le Lion d’or pour sa carrière à la Biennale de Venise. L’exposition « Beauté Congo » organisée par la Fondation Cartier pour l’art contemporain, à Paris, en 2015 a fait un carton plein avec 150 000 visiteurs. Le printemps parisien 2017 se placera même sous le signe de l’Afrique, tant toutes les institutions de la capitale semblent s’être données le mot pour promouvoir le continent : Collection Jean Pigozzi à la Fondation Louis Vuitton ; Biennale Aperta à la Villette ; focus Afrique sur Art Paris Art Fair ; exposition sur les Arabes et l’Afrique à l’Institut du monde arabe…
Côté marché, les clignotants semblent aussi au vert. Selon le rapport sur le marché de l’art africain publié récemment par le marchand parisien Jean-Philippe Aka, les prix des artistes africains auraient progressé de 200 à 400 %. En 2015, une œuvre de l’artiste éthiopienne Julie Mehretu a atteint 3,4 millions de dollars. Quant aux tentures métalliques du Ghanéen El Anatsui, elles se négocient autour du million de dollars. Le potentiel est tel que Sotheby’s compte…