Il est inhabituel que deux auteurs new-yorkais proches de la poésie et de l’art contemporain se frayent un chemin sur les présentoirs de la rentrée littéraire française : c’est pourtant le cas cette année avec 10 : 04 de Ben Lerner et le roman culte I Love Dick de Chris Kraus, qui est aussi éditeur chez Semiotext(e). Cela arrive, par ailleurs, au moment où le champ de l’art connaît un regain d’intérêt pour la poésie, souligné par le dernier numéro de l’incontournable revue allemande Texte zur Kunst. Celle-ci émet une hypothèse pour expliquer ce renouveau : l’émergence d’une réalité post-factuelle où chacun serait devenu son propre média, renvoyant l’autorité du discours objectif à une forme de romantisme. Quoi qu’il en soit, à titre d’exemple, la #poésie 2.0 de Kenneth Goldsmith ou Tan Lin a trouvé un écho chez des artistes comme Pierre Paulin, David Douard ou Laetitia Paviani.
Karolina Krasouli évoque une autre poétesse new-yorkaise devenue une icône, Eileen Myles, bien que le rapport à la…