Sarah Hugounenq_Quelles sont les racines de la crise que traverse actuellement l’archéologie préventive ?
Dominique Garcia_La crise a été amorcée dès 2003, deux ans à peine après la création de l’Inrap, lors de l’ouverture à la concurrence des chantiers de fouille. La loi de 2001 [portant création de l’Inrap] était un petit bijou, et est quasiment unique dans le monde. Elle prévoyait de sauvegarder le patrimoine par l’étude sous le contrôle strict de l’État et sans remettre en cause l’aménagement du territoire. Le concept était superbe : le système équilibré et miraculeux.
Quelles ont été les conséquences de l’ouverture à la concurrence ?
Les problèmes ont commencé à apparaître à partir de 2010. À cette date, le nombre d’aménagements a chuté, par corrélation le nombre de devis aussi. Très nombreux, les opérateurs d’archéologie préventive (publics et privés) ont été mis à rude concurrence, se faisant une guerre des prix, qui s’est naturellement…