En 1958, le New York Times dézinguait méthodiquement une exposition dédiée au mouvement Gutai organisée par le critique d'art Michel Tapié à la galerie Martha Jackson à New York. « L'exposition est curieusement sans vie… [Gutai] utilise des conventions jeunes, mais tout aussi fatiguées, celles de la gestuelle. La gestuelle, si importante dans les arts dramatiques, est relativement insignifiante en peinture », écrivait alors rageusement Dore Ashton. Avant de donner la dernière estocade : « Malgré l'usage de techniques non orthodoxes, les effets sont orthodoxes ». Soixante-quatre ans plus tard, le marchand privé Olivier Renaud-Clément offre dans les lieux mêmes du délit, devenus aujourd'hui la Galerie Hauser & Wirth, une belle…
Gutai revisité à New York
En 1958, le New York Times dézinguait méthodiquement une exposition dédiée au mouvement Gutai organisée par le critique d'art Michel Tapié à la galerie Martha Jackson à New York. « L'exposition est curieusement sans vie… [Gutai] utilise des conventions jeunes, mais tout aussi fatiguées, celles de la gestuelle. La gestuelle, si importante dans les arts dramatiques, est relativement insignifiante en peinture », écrivait alors rageusement Dore Ashton. Avant de donner la dernière estocade : « Malgré l'usage de techniques non orthodoxes, les effets sont orthodoxes ». Soixante-quatre ans plus tard, le marchand privé Olivier Renaud-Clément offre dans les lieux mêmes du délit, devenus aujourd'hui la Galerie Hauser & Wirth, une belle démonstration de l'inventivité de ce mouvement né au Japon vers 1954, et qui, bien qu'au fait des recherches en Europe ou aux États-Unis, ne fut pas un simple pastiche de l'art informel. Au contraire, l'accrochage montre à quel point Gutai fut précurseur. Son empreinte se perçoit dans Fluxus, mais aussi du côté de l'Arte Povera. Ne décèle-t-on pas quelque influence sur les toiles fléchées de Kounellis dans les dessins parcourus de flèches de Shozo Shimamoto datant de 1953 ?