C’était joué d’avance : avant même le début de l’actuelle Biennale de Berlin, sa condamnation était prévisible. Conçue par le collectif new-yorkais DIS – connus pour son attitude ambiguë (sans ironie ni adhésion, selon lui) envers le langage d’entreprise et le marketing global des marques –, la virulence des critiques a été torrentielle. Associé à une génération d’artistes dits « post-Internet » – en bref, des créateurs qui ne distinguent plus réalité virtuelle et matérielle –, DIS cherche effectivement à dépasser la position critique (envers la consommation, la culture mainstream ou le « système » vu comme une totalité aliénante) mais tombe dans les filets des contradictions qu’il décrypte. Son optimisme angoissé devient un équilibre impossible à tenir, du moment où les artistes qu’il invite adoptent tous la même esthétique, « mimétisant » les stratégies « corporate ». Il s’agit certes d’une vieille contradiction du monde de l’art…
Benoit Ménard : Futur primitif
Simulation de vie sur Mars et de l’érosion terrestre, les territoires toxiques de Benoit Ménard sont ceux d’un présent où cohabitent les stratégies de marque, les rituels new age et l’expérimentation de psychotropes. Pourra-t-on comprendre ce qui s’est passé à travers nos traces fossiles ? Faisant suite à une résidence, son exposition ouvre ce soir à Glassbox, à Paris, dans le cadre des vernissages du quartier de Belleville.