L’impérieuse utilité de la réhabilitation, en 2012, du Jeu de paume du château de Chantilly est aujourd’hui, pleinement justifiée. Sans cette espace d’exposition temporaire d’envergure, jamais l’institution n’aurait pu évoquer la légende du Grand Condé. En outre, les principaux témoignages matériels de sa vie étant conservés au musée Condé – donc interdits de prêts –, il était vain d’imaginer une exposition sur lui ailleurs. Pour éviter l’écueil d’une manifestation strictement historique au déroulé linéaire et chronologique, la salle a été coupée en deux, déployant d’une part le récit de l’épopée militaire et politique du premier prince de sang, et de l’autre les goûts d’un esthète et amoureux des arts.
Sans ménagement, le parcours invite à pénétrer d’emblée le champ de bataille : la bannière en soie de la bataille de Rocroi (musée de l’Armée, Paris) trône au-dessus des tableaux militaires monumentaux, et des plans de bataille retraçant la carrière du Grand Condé avant et après la Fronde, de la…