Paris lui rendit tous les éloges. À n’en pas douter, Joaquín Sorolla fut apprécié de son temps tout à la fois par la critique et l’État français. Dès 1895, alors qu’il ne séjourne que ponctuellement dans la capitale des arts, l’État lui achète une œuvre monumentale, Le Retour de la pêche, halage de la barque, aujourd’hui fleuron du musée d’Orsay. Quelques années plus tard, il décroche la médaille d’honneur de l’Exposition universelle de 1900, avant d’être nominé l’année suivante chevalier de la Légion d’honneur, puis promu au grade d’officier en 1906. Cette même année, la galerie Georges Petit lui consacre sa première exposition personnelle à Paris. Face au conservatisme de l’État français qui mit tout de même 20 ans à accepter le legs Caillebotte et ses…
Sorolla, un peintre espagnol à Giverny
Le musée des impressionnismes de Giverny s’attache à présenter Joaquín Sorolla (1863-1923) comme le « plus grand impressionniste espagnol à Paris ». Pourtant, rien n’est moins sûr. Si son traitement de la lumière est éclatant et son succès parisien évident, sa facture est digne des grands maîtres, au premier rang desquels Velázquez, son univers emprunt de considérations sociales et sa renommée moins française qu’internationale.