Il est couramment admis que l’art conceptuel se place en réaction au romantisme de l’artiste héroïque, refusant l’expression narcissique des abîmes de l’intériorité. Pourtant, certains curateurs des années 2000 ont remis en question cette opposition simpliste, à l’exemple de Jörg Heiser avec son exposition « Romantic Conceptualism » en 2007 à la Kunsthalle de Nuremberg. Selon lui, certaines explorations linguistiques de l’art conceptuel touchent à des formes obsessionnelles quasi-mystiques (même si contrariées), où il ne manque ni le désir ni la mélancolie, mettant en évidence l’artifice d’une séparation entre l’introspection romantique et la rationalité froide. L’une des figures clés de cette réflexion était l’artiste néerlandais Bas Jan Ader : pour une série photo de 1971, il s’est allongé sur une route de campagne essayant de former une composition géométrique avec son corps…
Pierre Fisher : Codes-barres cardiaques
Peut-on imaginer une peinture abstraite qui fonctionnerait comme la musique techno ? La froideur martiale du rythme peut devenir un détonateur d’ivresse corporelle, pendant des raves réunissant milieu naturel et plaisirs artificiels. Employant le bois industriel, Pierre Fisher, qui a exposé au Salon de Montrouge en 2012, pratique une abstraction « cosmique » ancrée dans la vitalité de la street culture. Il participe à la résidence d’Yves de La Tour d’Auvergne pour une exposition cet été à Sainte-Alvère (Dordogne).