La firme Christie’s vient de publier ses chiffres globaux pour le premier semestre. Les ventes d’art atteignent 2,1 milliards de livres sterling (2,5 milliards d’euros), enregistrant une baisse spectaculaire de presque 30 % (29 %) comparé à la même période en 2015. Le contraste est significatif : pendant les six premiers mois de l’année dernière, Christie’s avait pu compter sur une progression de 8 %, bons résultats en partie dus au succès des Femmes d’Alger de Picasso (tableau vendu à New York pour 179 millions de dollars). Le bilan actuel s’inscrit dans un contexte de ralentissement économique, notamment chinois, d’incertitude politique, en particulier avant les élections présidentielles américaines, et d’une certaine morosité en Europe. Pour Christie’s, cette baisse notable des volumes est principalement due à la faible offre d’œuvres supérieures à 20 millions de livres sterling : 29 lots seulement ont dépassé 5 millions de livres sterling – dont le record de 25 millions de livres sterling pour une sculpture de Henry Moore décroché lors de la vente du 250e anniversaire du groupe en juillet à Londres – contre 47 lots au premier semestre 2015. « Il y a une demande globale continue pour acquérir des œuvres d’art et Christie’s une fois de plus domine le marché de l’art », a déclaré Patricia Barbizet, P.D.G. de Christie’s, mettant en avant le taux élevé de lots vendus, la croissance des ventes en ligne, mais aussi la vitalité du marché pour les œuvres à moins de 1 million de livres sterling. Un segment de marché qui pourrait ainsi être bénéficiaire de cette phase de contraction.