Sarah Hugounenq_Pourquoi vous êtes-vous engagé dans un mouvement-réflexion sur les musées ?
Guillaume Kientz_Je ne vis pas loin de la place de la République [à Paris]. J’ai vu les gens reprendre le droit de discuter. Ce qui n’était au départ qu’une contestation de la loi Travail devenait le moyen de repenser le monde. Or, j’ai compris qu’une fois de plus, on n’y parlerait pas de musées. Cette séparation entre le musée et la société est un sujet qui me préoccupe. Les gens ne se sentent plus concernés par les musées, alors même que ces derniers ont beaucoup à nous dire et à nous apprendre. J’ai donc naturellement senti le besoin de sortir de mon bureau et d’aller dans la rue.
Quel type de public vient à vos réunions ?
Le milieu est divers : des gens issus de la communication, de l’édition, des étudiants… C’est majoritairement un public lambda, il n’y a quasiment pas de décideurs ou de conservateurs. Et c’est tant mieux, l’objectif n’est pas de faire un énième débat entre-soi. On remarque que les réunions ne prennent pas la forme d’un questions-réponses, mais d’une discussion collective pour construire ensemble l’avenir du musée. Il fallait aérer la discussion et éviter que le conservateur ait le monopole du langage du musée. À un moment charnière, les musées ont besoin de se réinventer, de se retrouver. Pour ce faire, il ne faut pas tout remettre en question mais poser les bonnes questions. Or, les personnels de musées ne sont pas en capacité de poser toutes les…