Sur le papier, l’exposition « Francis Bacon, Monaco et la culture française » organisée au Grimaldi Forum, à Monaco, est alléchante : 50 % de la soixantaine d’œuvres exposées vient de collections privées. Elles sont donc rarement ou jamais vues. L’angle choisi, les liens avec la culture française et Monaco, où l’artiste vécut trois ans, promet aussi de combler les zones d’ombre de sa biographie. Sur le papier seulement.
Premier travers, et non des moindres, la scénographie lourde et redondante. Pour signifier la période la plus caverneuse de l’artiste irlandais, les scénographes plongent le visiteur dans une obscurité telle qu’il peine à distinguer les œuvres et plus encore le grand talent de coloriste de l’artiste. Pire, ils s’autorisent des reconstitutions d’escalier et de cadre apparaissant dans les tableaux. Francis Bacon encage ses compositions dans des rectangles pour concentrer l’image ? Qu’à cela ne tienne, il n’y a qu’à les reproduire grandeur nature pour ponctuer les salles. Sic !
Une exposition, heureusement, ne se résume pas à sa dramaturgie, aussi urticante soit-elle. Le commissaire, qui est aussi l’auteur du catalogue raisonné…