Hier, mardi après-midi, à Drouot, L’Amour caché, estampe de Kitagawa Utamaro datant de la fin du XVIIIe siècle, s’est envolée jusqu’à 600 000 euros au marteau (745 800 euros avec les frais), soit six fois l’estimation haute (est. 80 000 à 100 000 euros). C’est un record pour une estampe japonaise aux enchères, devant une vue rouge du mont Fuji par Hokusai vendue 603 000 dollars en 2007 chez Christie’s. Ce portrait de femme en buste tenant une pipe à la main avait été montré en 1980 à la galerie Huguette Berès à Paris et la même année à Tokyo dans une exposition sur « Toulouse-Lautrec et Utamaro ». D’autres exemplaires se trouvent au musée Guimet et au National Museum de Tokyo au Japon. Celui-ci n’a pas échappé à un Américain en casquette au premier rang dans la salle, que nous avons identifié comme Maxwell Hearn, conservateur des arts d’Asie au Metropolitan Museum of Art de New York. Ce dernier s’est éclipsé rapidement peu après son achat accompagné d’un jeune homme, son collaborateur ou un trustee. Il a également acquis pour 50 000 euros au marteau une estampe représentant une belle scène de pluie par le même artiste. C’est un beau succès pour la collection Portier d’art japonais, dispersée par Beaussant Lefèvre en association avec Christie’s, dont le président, François de Ricqlès, était venu suivre la vente (lire Le Quotidien de l’Art du lundi 20 juin). Le reste de la vacation a été plus inégal, quelques estampes étant ravalées. La longue série de grès, pour certains du XVIIe siècle, a obtenu des prix variables. L’ensemble des 90 lots a récolté 1,5 million d’euros, dépassant très largement l’estimation de 350 000 à 500 000 euros, la totalité des pièces trouvant preneur en comptant quelques after-sales.