Philippe Regnier_ Quel a été l’impact de la crue de la Seine sur le Grand Palais ?
Sylvie Hubac_Nous avions la référence de la crue quinquennale de 1982 où il y avait eu 6,16 mètres d’eau. Nous savions qu’à ce niveau, nous n’avions pas de risques d’inondation de nos sous-sols. Mais au-delà, nous étions dans une zone d’incertitude. Quand nous avons pensé être au niveau attendu, c’est-à-dire 5,90 mètres, nous avons appris deux heures plus tard que l’eau pourrait monter jusqu’à 6,50 mètres, ce qui n’est pas du tout pareil. Si nous avions eu de l’eau à 6,30-6,40 mètres, nos sous-sols auraient été inondés, et c’est là où se trouvent nos installations électriques. Si elles avaient été endommagées, c’est tout notre système de climatisation, alarme incendie qui aurait été perturbé, nous aurions dû évacuer en panique. Finalement, nous avons eu très peu d’eau et nous n’avons fermé qu’une journée de manière préventive. Cela a été quand même un petit moment de frayeur, tout le monde a été surpris par la rapidité de la montée des eaux. Nous avions aussi des risques au niveau de notre siège, rue de Bercy. J’ai pris la décision de monter les installations informatiques, qui sont le cœur du réacteur, soit dans les étages soit de les placer à l’extérieur chez un sous-traitant.
Roxana Azimi_Que représente en termes de manque à gagner une journée de fermeture du Grand Palais ?
Cela dépend du niveau attendu de fréquentation des expositions en cours. En l’occurrence, c’est autour de 4 000-4 500 personnes. Cela étant, notre fréquentation n’est pas totalement au rendez-vous des estimations de cette année.
Est-ce lié aux attentats de novembre ?
Trois phénomènes s’entrecroisent. Il y a certainement l’effet des attentats de 2015. L’impact est très parisien. La fréquentation des musées n’a pas varié en province. Certains musées du sud bénéficient de la baisse de fréquentation touristique en Afrique du Nord. Mais au Grand Palais, dans les galeries nationales, notre fréquentation est majoritairement française avec une origine moitié parisienne, et sur l’autre moitié…