Si Georges de La Tour est l’artiste français qui fut le plus souvent confondu avec des peintres espagnols, de Velasquez ou Zurbaran à Maino ou Herrera l’aîné, comme le rappelle très justement le co-commissaire de l’exposition du Prado, Andrés Úbeda de los Cobos, le musée madrilène ne possédait aucune de ses œuvres il y a vingt-cinq ans. L’acquisition du Vielleur aveugle avec les fonds de l’héritage Villaescusa date de 1991 et le dépôt du Saint Jérôme lisant de 2015. Selon l’autre co-commissaire de la manifestation, Dimitri Salmon, spécialiste de l’artiste, « une des raisons de l’exposition était de mettre en contexte, pour pouvoir l’étudier, le merveilleux Saint Jérôme lisant, qui attendait depuis 150 ans qu’on le découvre dans un couloir du Palacio de la Trinidad, propriété du ministère [espagnol] du Travail et des Affaires sociales ». Il s’agit d’ailleurs du dernier tableau de La Tour réapparu. Il portait l’inscription « Zurbaran » au dos. L’initiative du Prado n’est donc pas tout…
Le mystère Georges de La Tour au Prado
Dix-neuf ans après la rétrospective « Georges de La Tour » au Grand Palais à Paris, le musée du Prado se concentre sur les chefs-d’œuvre de ce peintre du XVIIe siècle français. L’institution madrilène présente ainsi concomitamment deux des expositions les plus spectaculaires de l’année 2016, puisqu’elle accueille en même temps « El Bosco. La exposición del V Centenario », organisée pour le 500e anniversaire de Jérôme Bosch.