Les brumes de la baie de San Francisco se sont faites discrètes à l’occasion des journées officielles d’inauguration du SFMOMA. Un temps aussi radieux que possible pour tenter de faire apparaître dans la forêt de petits buildings du quartier de SoMa un bâtiment qui peine à se détacher de la skyline malgré sa blancheur immaculée : conçue par le cabinet norvégien Snøhetta, l’extension du SFMOMA a été adjointe sans solution de continuité au bâtiment de briques rouges postmoderne réalisé en 1995 par l’architecte suisse Mario Botta. Le nouveau bâtiment offre côté 3rd Street (accès historique) une façade neutre et blanche qui surplombe de plusieurs étages le corps d’origine qui apparaît encore plus empâté qu’auparavant. La signature du nouvel édifice est apposée de l’autre côté, donnant sur une petite allée accessible au public, mais qui même depuis l’avenue principale (Howard Street) offre très peu de recul pour en apprécier les caractéristiques : un effet bombé modulé de petites vagues (en panneaux de polymère renforcé à la fibre de verre) dans lequel ont été intégrées de nombreuses terrasses prolongeant les salles d’exposition et servant de point d’aération, jardins de sculptures et spectaculaires dégagements sur la ville.
La suture intérieure entre les deux bâtiments est ratée, avec au milieu du hall d’entrée original l’adjonction d’un escalier magistral en bois clair qui tranche malheureusement avec le marbre noir de Botta. Le reste offre un parcours lumineux sur plusieurs étages, avec des salles très grandes conservant un caractère intime par l’usage de ce même bois clair et d’un…