Quand les flux d'informations et de marchandises s'accélèrent à mesure que s'appauvrissent la connaissance et la qualité de vie, l'art, cet espace idéalement insoumis aux lois généralisées de la rentabilité, serait-il le dernier endroit disponible pour prendre de la hauteur sur un monde précipité dans le non-sens ? La prise en charge systématique de questions sociétales par les manifestations d'art contemporain, dont la Triennale est l'exemple patent, confirmerait cette hypothèse alarmante sur la raréfaction des espaces de réflexion collectifs ou de transmission des savoirs, si cet engagement n'est pas qu'un ustensile de légitimation, à défaut d'arguments esthétiques. Un tel procès ne peut être fait à l'exposition « Tropicomania. La vie sociale des plantes » à Bétonsalon, à Paris. Bénéficiant du commissariat scientifique de la politologue Françoise Vergès et des ressources de…