Après les débats suscités par le « plug anal » de Paul McCarthy et le « vagin de la reine » d’Anish Kapoor, ou plus récemment avec la loi sur la liberté de création, les deux jours de colloque sur « l’(ir)responsabilité de l’artiste », organisé les 27 et 28 avril par l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, tombaient à pic. Un casting impressionnant a permis de brasser une aire géographique large, de l’Europe à la Chine en passant par la Russie et le Moyen-Orient. Surtout, ce colloque s’est « défié d’une lecture simpliste », comme l’exhortait en incipit le directeur de l’école, l’artiste Jean-Marc Bustamante, en élevant le débat au-delà des questions purement épidermiques.
Certaines allocutions furent brillantes, comme celles de l’historien Olivier Christin, du politologue Alexandre Kazerouni ou de l’artiste français Olivier Blanckart. Férocement drôle, le bédéiste Joann Sfar fit passer de beaux messages sous ses faux airs d’histrion. Inspirée et sensible, l’artiste Agnès Thurnauer a conquis l’auditoire. La prestation de l’artiste libanais Jalal Toufic fut en revanche absconse, celle de l’artiste belge Luc Tuymans par trop narcissique, et le dialogue très attendu entre la philosophe Hélène Cixous et l’artiste franco-algérien Adel Abdessemed, d’une regrettable préciosité.
Au Moyen-Âge, la question de la responsabilité ou d’irresponsabilité ne se posait pas :…