En politique, il est toujours bon de nommer les choses, de dire la réalité plutôt que de l’escamoter. C’est pourquoi le Premier ministre a eu raison de parler l’an dernier de l’« apartheid territorial, social, ethnique » qui frappe les quartiers sensibles de nos villes. À ces paroles ont fait écho celles, toutes aussi fortes, de l’artiste Kader Attia, prononcées après les attentats de novembre dernier, qui stigmatisaient la ségrégation géographique, la fracture des savoirs, les risques de manipulation et d’embrigadement des esprits les plus vulnérables au sein de ces quartiers, et appelaient à de profonds changements sociétaux.
Plusieurs politiques publiques doivent être mobilisées pour combattre ces inégalités et ces dangers, au premier rang desquelles figurent la politique du logement, l’accès à l’emploi, l’éducation, mais aussi la culture.
Le ministère de la Culture donne l’impression d’avoir mesuré ces enjeux. Il a pris à cet effet plusieurs initiatives intéressantes. Une convention triennale a été signée en 2014 avec le ministère chargé de la Ville dans le but d’inscrire durablement les politiques de démocratisation culturelle dans le champ de la politique de la ville. Sur le terrain, cette ambition se décline dans les « contrats de ville » signés entre l’État et les collectivités territoriales, qui contiennent un volet culturel visant à…