Après la reprise de Palmyre, en Syrie, par le régime d’Assad fin mars, le site antique est de nouveau visité par des archéologues du monde entier. Une décennie à peine après leurs travaux de restauration sur le Lion de Palmyre, Bartosz Markowski, de l’Institut d’archéologie de l’université de Varsovie, et Robert Zukowski, de l’Institut d’archéologie et d’ethnologie de l’Académie polonaise des sciences, sont les premiers scientifiques arrivés sur place, à l’invitation de la direction des antiquités et des musées de Syrie. Leur mission est de tenter de remettre sur pied cette sculpture monumentale du Ier siècle avant notre ère, fortement endommagée en juin 2015 par les troupes de l’État islamique. Découverte en 1977 dans le temple d’Al-Lât, déesse préislamique, cette réalisation de 5 mètres de haut et de 15 tonnes fait l’objet d’une étude afin de déterminer dans quelle mesure une restauration peut être menée à bien. « Nous pensions préserver cette statue pour 200 ou 300 ans. Malheureusement, notre restauration aura à peine durée une décennie », ont indiqué les scientifiques à l’AFP. Et de poursuivre : « nous avons décidé de revenir au plus vite quand nous avons vu les premières images de la statue. […] On s’est rendu compte que le lion était toujours là et qu’on pouvait faire quelque chose pour le sauver ». Sur le site, les temples de Bêl et Baalshamin, des tours funéraires uniques au monde et le célèbre Arc de triomphe du site ont été réduits en poussière par les islamistes. Maamoun Abdelkarim, directeur des Antiquités syriennes, a annoncé être en contact avec l’Unesco et différents experts allemands, italiens et britanniques intéressés pour venir évaluer les dégâts.