Exposé jusqu'au 6 août au Centre Pompidou, l'artiste albanais Anri Sala livre une partition où le son donne corps à l'espace, guidant le cheminement du visiteur invité à suivre, d'écran en écran - cinq au total -, le film 1395 days without red (2011). Celui-ci montre le parcours d'une musicienne dans la ville de Sarajevo, avec pour toile de fond le siège qui avait amené les habitants de la ville à éviter de porter du rouge pour ne pas devenir la cible des snipers. Cette oeuvre est intercalée entre trois autres films introduisant leurs propres géographies et musicalités : Answer Me, Le Clash, et Tlatelolco Clash. À cela s'ajoutent des batteries qui déclenchent par intermittence leur propre petite musique fantôme. L'artiste nous explique ce travail de spatialisation sonore.
R. A. Le visiteur de votre exposition se transforme en passant, qui suit les déambulations de la musicienne du film 1395 days without red en se promenant lui-même dans l'exposition au gré du son et de l'image. Comment est né ce dispositif ?
A. S. Je voulais une représentation spatiale du film, et non une projection de cinéma.…