C’est une opération commando du genre dont le monde de l’art n’est pas coutumier : pas moins de cinq galeries parisiennes se donnent la main pour réhabiliter le travail de Judit Reigl, artiste hongroise arrivée en France en 1950. Elles ont bien raison, tant ce travail ponctué de ruptures mais aussi pétri de cohérence n’a pas pris une ride. André Breton ne s’y était pas trompé : « Vous êtes en possession de moyens qui me stupéfient et je vous vois en mesure d’accomplir des choses immenses », dira-t-il.
L’initiative de ce parcours entre les deux rives de la Seine revient à la galeriste Catherine Thieck, qui travaille depuis 1981 avec l’artiste, de son propre aveu « dans un isolement commun à la fois regretté et apprécié ». Si les musées américains l’ont accueillie à bras ouverts, la France a longtemps fait la fine bouche. Pour autant, Catherine Thieck n’eut guère de mal à convaincre les quatre autres enseignes de participer à l’aventure. « Dès le projet lancé et annoncé il y a plus de six mois, nous aurions pu être beaucoup plus, mais avons décidé de ne pas élargir le cercle, confie la galeriste. L’activité des cinq…