De quoi le conflit actuel entre l’histoire de l’art et les « Visual Studies » (dans le sillage du théoricien W. J. T. Mitchell) est-il le nom ? S’agit-il d’une guerre entre les vieux tenants de la hiérarchie esthétique et les jeunes-turcs cherchant à embrasser la production et l’utilisation sociale de toutes les formes d’images (et pas seulement les œuvres d’art) ? Si la notion de culture visuelle peut être porteuse de nivellements, leur projet interdisciplinaire (allant de l’anthropologie aux sciences de la communication) est explicite : élargir le champ des études des représentations à la culture vernaculaire ou des médias, afin de décoder les discours qu’elles soutiennent et les enjeux de pouvoir qu’elles masquent. À défaut de se concentrer sur la connaissance esthétique de formes ou d’objets singuliers, elles permettent d’engager pleinement les images comme objets à part entière dans la recherche, plutôt que d’user du réflexe iconophobe…
France Valliccioni : La poutre dans l’œil
France Valliccioni, qui a participé au Salon de Montrouge en 2012, cherche à exploser les hiérarchies esthétiques et certaines mythologies héroïques de l’art, jonglant avec le langage. Chantiers et ruines, ses installations explorent notre capacité infatigable à faire des efforts pour rien, introduisant de l’humour, du conflit et de l’action libératrice dans une vision élargie de la culture visuelle. Elle est invitée par l’artiste Jagna Ciuchta à exposer dans le cadre du programme hors les murs du FRAC Champagne-Ardenne.