À Hongkong, le monde de l’art tente de prendre ses marques, si ce n’est ses distances, avec le pouvoir central. Prenez l’exposition d’une partie de la collection d’Uli Sigg organisée par le futur musée M + au ArtisTree (lire Le Quotidien de l’Art du 10 mars 2016). L’accrochage recèle des œuvres qui titillent l’autorité, comme les photos de Liu Heung Shing capturant en 1989 des étudiants ensanglantés sur la place Tian’anmen. Sur la foire Art Basel Hong Kong, on ne transige pas non plus avec la liberté d’expression. Habituée du genre, la galerie neugerriemschneider (Berlin) a composé deux tas de t-shirts de Rirkrit Tiravanija au slogan éloquent : « Freedom can’t be simulated ». Comme une piqûre de rappel d’une liberté à laquelle les Hongkongais tiennent et qu’ils ont tenté de défendre avec le mouvement Occupy Central en 2015.
Mais la force de la foire est ailleurs, dans la multitude des découvertes extra-occidentales qu’elle autorise.…