Le développement du mécénat est un sujet qui me tient à cœur. Il y a en France, par tradition, le sentiment que l’intérêt général ne s’incarne qu’à travers l’intervention de la puissance publique. Cette idée était sans doute encore plus fortement ancrée dans le domaine de la politique culturelle. Je crois au contraire que les particuliers et les entreprises peuvent et doivent contribuer aux projets culturels, pas seulement pour leur apporter plus d’aisance financière, mais parce que leur adhésion à ces projets est bénéfique en soi, contribuant à briser la barrière absurde que l’on érige si souvent entre secteur privé et secteur public, et favorisant l’expression d’un certain vivre ensemble.
La loi sur les musées du 3 janvier 2002 défendue par Catherine Tasca, puis naturellement la loi Aillagon du 1er août 2003, deux textes auxquels j’avais eu l’honneur de travailler, ont doté la France d’un des régimes les plus attractifs au monde en matière de mécénat. Ils ont permis son essor spectaculaire. Le mécénat des entreprises a ainsi bondi de 150 millions d’euros en 2004 à 1 200 millions en 2012, dont un quart environ pour le seul…