Ringarde, voire kitsch. Trop terrienne et pas assez tellurique. Trop synonyme de jolie vaisselle, trop fonctionnelle. S’il est un matériau longtemps voué au pilori, c’est bien la céramique. Passé maître dans l’usage de ce matériau, l’artiste belge Johan Creten ironise volontiers sur ce discrédit : « Tous les artistes conceptuels et minimalistes qui utilisent leur cerveau, sont de toute évidence meilleurs, plus intelligents et plus raffinés que le pauvre type qui ose vraiment toucher les matériaux avec ses mains ».
Aussi l’exposition « Ceramix », orchestrée par Camille Morineau et Lucia Pesapane à la Maison rouge et à la Cité de la céramique à Sèvres, a-t-elle le mérite de poser un regard neuf sur une pratique millénaire, en l’inscrivant dans une histoire de l’art depuis Rodin jusqu’à nos jours, selon un parcours plus thématique, voire monographique, que chronologique. « Il y a une histoire cachée de la sculpture, observe…