Deux expositions, l’une à Berne et l’autre à Hongkong, rendent actuellement hommage à Uli Sigg. Déjà hôte, en 2005, de la fameuse exposition de sa collection, « Mahjong: Contemporary Chinese Art from the Sigg Collection », le Kunstmuseum de Berne réédite, en s’associant avec le Centre Paul Klee, l’expérience avec « Chinese Whispers ». 150 œuvres de 70 artistes, couvrant un large éventail des modes d’expression – peintures, sculptures, photographies, installations, vidéos –, sont déployées pour mettre en évidence quelques tendances thématiques de la scène chinoise des dix dernières années. De son côté, la manifestation de Hongkong dévoile pour la première fois, même si ce n’est qu’une petite partie, au public chinois la collection M+ Sigg, et retrace 40 ans d’histoire de l’art contemporain chinois au travers de 80 œuvres. Au même moment, un documentaire sur Uli Sigg, The Chinese Lives of Uli Sigg, est sorti en salle en Suisse. Rencontre à Berne avec ce collectionneur atypique, un Suisse qui a une âme chinoise.
Hsiao Hwei Yu_Connaissez-vous réellement chacune des 2 300 œuvres des 350 artistes que vous avez achetées ?
Uli Sigg_Bien évidemment. Je fais mes recherches. Dans 99 % des cas, j’ai rencontré et parlé avec l’artiste. Donc j’ai lu, j’ai vu, j’ai comparé. Je me considère plus comme un chercheur. J’ai dû rencontrer pas moins de 2 000 artistes en…