L’annexion de l’ancien bâtiment du Whitney Museum of American Art par le Metropolitan Museum of Art pour y présenter ses collections d’art moderne et contemporain laissait craindre une concurrence effrénée avec le MoMA et avec le Whitney, désormais installé dans le quartier du Meatpacking, et dont l’accrochage actuel respire l’ennui.
Pas de compétition en vue pour le moment. Les deux expositions inaugurales du Met Breuer, comme on nomme désormais cette extension temporaire, n’offrent pas de plongée spectaculaire dans le chaudron des XXe et XXIe siècles.
La petite rétrospective dédiée à Nasreen Mohamedi consacre une artiste indienne minimaliste décédée en 1990, dont le travail ne déparerait pas à côté de ses pairs américains des années 1970. Mais ce panorama de lignes frêles à la Agnes Martin se fait souffler la vedette par une exposition étonnante, « Unfinished: thoughts left visible », consacrée à cinq siècles d’œuvres laissées inachevées, volontairement ou par les aléas du destin, depuis Léonard de Vinci jusqu’à Urs Fischer.
Le sujet a tout pour faire cogiter. Il pose la question de l’indécision et…