Ouvrant la voie aux « conquérants de l’inutile », les peintres ont avec moins de risques pris d’assaut la montagne avec leur pinceau. Mais, à la toute fin du XVIIIe siècle et surtout dans la première moitié du XIXe siècle, loin du pittoresque et de l’anecdotique, leurs tableaux vont prendre une dimension existentielle. Poursuivant son cycle d’hiver sur les grands courants de l’histoire de l’art, la Fondation Pierre Arnaud, située elle-même dans le Valais suisse, face aux sommets, a trouvé là une approche originale pour parler du romantisme. L’exposition se penche d’abord sur le sublime, aspiration de l’homme à s’élever qui trouve un écho spirituel devant les cimes inaccessibles. À l’entrée du parcours, une toile magnifique résume cette osmose. Dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle, Füssli, maître des cauchemars, représente dans Solitude dans le crépuscule du matin un homme…
Le romantisme, ce bel âge de pierre
Servie par un bel accrochage, l’exposition de la Fondation Pierre Arnaud à Lens, près de Crans-Montana, en Suisse, rappelle combien la fascination pour les rocs et les cimes, de Gustave Doré à Victor Hugo, a nourri l’idéal romantique.