C’est avoir tort que d’avoir capté l’esthétique post-Internet trop tôt ? S’il est vrai que dès l’École des beaux-arts de Lyon, Grégory Cuquel a intégré dans son travail certains éléments — canettes de Red Bull, sacs de supermarché customisés, vêtements sur présentoirs standards, matières transférées sur des images et inversement — largement répandus ailleurs par la suite, il serait plus juste de ne pas aborder sa démarche uniquement par des signes isolés, mais par sa façon de saisir un réel saturé, en mutation. Un réel qui fabrique des déchets délaissés au coin d’une rue, ou le cyberespace, flottant en périphérie pour évoquer le centre de nos désirs remplacés en boucle. Grégory Cuquel emploie des matériaux récupérés pour ses sculptures — comme beaucoup d’autres artistes — mais leur donne une chance de rester en état de transition,…
Grégory Cuquel : Désir et déchet
Grégory Cuquel, qui a participé au Salon de Montrouge en 2009, se saisit d’un réel saturé qui expulse à l’infini les déchets de nos désirs fabriqués. Plutôt que de vouloir se placer en dehors de ce contexte contaminé, son travail fait une digestion brutale, sale et odorante des images et des matériaux toxiques, dans des installations à l’opposé du design d’un monde efficace.