La villa Poiret, conçue en 1923 par l’architecte Robert Mallet-Stevens à Mézy-sur-Seine (Yvelines) pour le couturier Paul Poiret, sera vendue ce matin aux enchères judiciaires à Versailles. La vente se tiendra à 9 heures au tribunal de grande instance de Versailles, en trois lots, selon une information révélée par le Figaro. Cette maison, représentative du Mouvement moderne en France, est considérée comme l’une des trois œuvres privées les plus significatives de Mallet-Stevens, avec les villas Noailles et Cavrois. Elle ne fut jamais habitée par Paul Poiret, qui fit faillite avant même la fin des travaux. La comédienne Elvire Popesco la fit achever par un autre architecte dans le style paquebot. Les propriétaires actuels, aujourd’hui endettés, ont consenti à leur banque, Neuflize OBC, une hypothèque sur la demeure, a expliqué à l’AFP l’un des avocats de la banque, Me Jean-Pierre Tofani. Le couple n’ayant pu rembourser la banque à l’échéance convenue ni trouver d’acquéreur à l’amiable pour la maison, « une procédure de saisie immobilière classique a dû être engagée », a expliqué l’avocat. Les deux premiers lots, des terrains, sont vendus à un prix de départ de 10 000 euros chacun. Le troisième lot, qui comprend la villa, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1984, son parc arboré et sa piscine, est mis aux enchères à 1 200 000 euros. Inhabitée, la villa est aujourd’hui à l’abandon. Dans une lettre à la ministre de la Culture Fleur Pellerin, rapportée par le Figaro, deux petites-filles de Poiret et l’un des descendants de Mallet-Stevens demandent à l’État d’intervenir. « Nous ne pouvons pas croire que vous laisserez aller à la déchéance la villa Poiret, écrivent-ils, et nous espérons que vous saurez mettre fin à cette opération ».