L’usine du grand-père de Willem Boel, la seule du village flamand d’où il est originaire, produisait des machines-outils : plutôt que la fabrication de produits finis, elle fournissait des machines pour d’autres usines. Cela semble faire écho au travail de l’artiste qui s’intéresse moins au résultat de ses mécaniques bricolées, qu’à la mise en activité elle-même, et au sens de celle-ci. Ou à sa totale inutilité. Enfant, il s’immisçait alors dans l’usine, fasciné par « l’extraordinaire simplicité des machines, leur ergonomie, où toute forme est liée à l’utilité, sans aucun rajout de design, se souvient-il. Leur beauté était la fonction ». Il n’est donc pas étonnant que ses premières œuvres aient été des machines célibataires – dans la lignée des rotoreliefs de Duchamp, des engins fantasques de Tinguely ou…
Willem Boel : Moulins imaginaires
Willem Boel présente des machines-outils de peinture et des ateliers imaginaires où il explore le (non-)sens du travail. L’artiste belge, installé à Gand, au centre d’une Europe industrielle en disparition, crée des systèmes rotatifs incontrôlables, inutiles ou en quête d’accident. Grand Prix ex aequo du Salon de Montrouge 2015, il expose actuellement au Palais de Tokyo dans les Modules - Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent.