Philippe Régnier_Votre poste est inédit. Que recouvre-t-il ?
Olivier Poivre d’Arvor_C’est né des circonstances de mon départ précipité de France Culture. De facto, je retournais au Quai d’Orsay car j’ai un grade qui équivaut à celui d’ambassadeur. On m’a proposé des postes à l’étranger, mais je trouvais que c’était intéressant de travailler cette idée, qui traîne depuis longtemps, autour de l’attractivité culturelle. Le ministère des Affaires étrangères a perdu les crédits que l’on sait dans le domaine de l’action culturelle, mais il a récupéré le tourisme, avec en prévision 100 millions de touristes en 2020, et le commerce extérieur. L’attractivité culturelle, ce n’est pas que du soft ou smart power mais un mélange de tourisme culturel, d’éducation. Nous accueillons en France 300 000 étudiants étrangers ce qui fait de nous la troisième destination pour les étudiants, la première dans un pays non anglophone. L’offre éducative, touristique, culturelle, gastronomique, fait que l’on passe plus volontiers son week-end à Nice qu’à Düsseldorf. Mon but, c’est de faire se croiser une dynamique économique, que la culture peut relancer ou confirmer, et une dynamique de connaissance, avec les grandes écoles et la formation. À cela s’ajoute une offre culturelle considérable. Nous sommes le seul pays où l’on présente tous les cinémas du monde. Le bilan des musées est encourageant ; sur le plan des galeries, nous sommes moins en retard qu’il y a dix ans ; nous avons le meilleur réseau de distribution de livres au monde qui permet d’avoir 150 000 titres différents, d’où une diversité culturelle. Nous sommes le pays qui traduit le plus au monde : tout est traduit, du poète bolivien à l’essayiste slovène.
Roxana Azimi_Comment convaincre de cette attractivité culturelle après les attentats du 13 novembre, qui ont provoqué une chute de la fréquentation des musées et une frilosité des…